Daniel Ciugureanu
(1885-1950)
Leader du Parti National Moldave, l’un des promoteurs de l’Union de la Bessarabie avec la Roumanie et président du Conseil des Ministres de la République Indépendante de Moldavie ; par la suite, ministre d’Etat, représentant la Bessarabie dans quatre gouvernements.Arrêté le 5/6 mai 1950, il serait mort – selon C.C. Giurescu – le 6 mai 1950, à Turda, pendant la transportation des anciens notables au pénitencier Sighet. Selon les archives de l’ancienne Securitate, il est décédé le 19 mai 1950, dans le pénitencier Sighet.
Silviu Dragomir
(1888-1962)
Historien, participant à la Grande Assemblée Nationale d’Alba Iulia, du 1er décembre 1918 et secrétaire de cette même Assemblée, professeur à l’Université de Cluj, membre titulaire de l’Académie Roumaine (1928), ancien ministre d’Etat, ensuite ministre des Minorités ; il a publié des ouvrages traitant de l’histoire de l’Europe de Sud-Est, des relations entre les trois pays roumains à l’époque du Moyen Age, de la révolution de 1848 en Transylvanie, de même qu’une monographie consacrée à Avram Iancu, le chef de cette révolution. Arrêté le 1er juillet 1949, il est interné à Sighet, en mai 1950, pendant 24 mois ; ultérieurement, il tombe sous le coup de la Décision n° 334/1951, du Ministère de l’Intérieur ; sa peine est accrue de 60 mois, selon la Décision du Ministère de l’Intérieur, n° 559/1953. Mis en liberté en 1955, il passe le reste de sa vie à Cluj.
Fiche d’incarcération:
Ion Flueraş
(1882-1953)
Leader du Parti Social-Démocrate de Transylvanie, membre du Conseil Dirigeant de la Transylvanie (1918-1920), président de la Confédération Générale du Travail (1926-1938) Retenu pendant trois mois, en 1945, par les autorités communistes, sous l’accusation d’avoir diffusé des « manifestes interdits ». Il est arrêté de nouveau, en juin 1948, et condamné à 15 ans de prison sévère pour « crime de haute trahison ». Il est mort en prison, à Gherla, le 7 juin 1953.
Fiche d’incarcération:
Onisifor Ghibu
(1883-1972)
Pédagogue, docteur ès philosophie à Jena, militant pour l’Union, membre du Conseil Dirigeant, professeur à l’Université de Cluj, l’un des fondateurs de l’école de pédagogie roumaine. Des ouvrages ayant trait à l’histoire de l’enseignement, membre correspondant de l’Académie Roumaine (1919). Après une première arrestation en 1945, il est arrêté de nouveau, le 10 décembre 1956 et condamné à deux ans de prison correctionnelle, pour avoir « entrepris des actions contre le régime démocrate populaire de la RPR ». Il a été mis en liberté le 13 janvier 1958.
Fiche d’incarcération:
George Grigorovici
(1871-1950)
Membre fondateur du Parti Social-Démocrate de Bucovine, député au Parlement austro-hongrois, avant 1918 ; il a milité pour l’union de la Bucovine avec la Roumanie. Dans l’allocution prononcée devant le Parlement de Vienne, le 22 octobre 1918, il déclarait que « l’Union est un idéal et un but que les Roumains poursuivront toujours, en tout temps, dans toutes circonstances, quelle que soit leur constellation future, quel que soit leur destin ». Président du CC du PSDR (1936-1938)Après l’instauration du régime communiste, les leaders social-démocrates, dont Grigorovici – qui, en 1921, s’étaient prononcés contre la transformation du mouvement social-démocrate en parti communiste – sont arrêtés. Il est mort le 18 juillet 1950, dans la prison Vacaresti.
Fiche d’incarcération:
Pantelimon Halippa
(1883-1979)
Publiciste et homme politique, vice-président (1917) et président (1918) du Conseil du Pays de Chisinau, promoteur de l’Union avec la Roumanie, ministre de la Bessarabie dans les gouvernements d’après 1918 : ministre des Travaux Publics, des Communications, du Travail, de la Santé et de la Protection Sociale, sénateur et député (1918-1934), membre correspondant de l’Académie Roumaine (1918). Arrêté en 1950 et incarcéré à Sighet, sans qu’il soit jugé ; remis en 1952 aux autorités soviétiques, qui le condamnent à 25 ans de travaux forcés, rapatrié et incarcéré à Aiud, jusqu’en 1957.
Fiche d’incarcération:
Emil Haţieganu
(1878-1959)
Membre du Conseil Dirigeant de la Transylvanie, leader du Parti National Roumain et par la suite du Parti National-Paysan, ministre du Trvail, de la Santé et de la Protection Sociale, ensuite ministre d’Etat, représentant la Transylvanie, au sein de gouvernements nationaux-paysans. Ministre sans portefeuille, représentant le PNP dans le gouvernement P. Groza (1946).Arrêté en raison d’une « activité en faveur du PNP », le 6 novembre 1948, il a été condamné à trois ans de prison pour « sabotage ». Interné à Sighet pendant 36 mois, selon la Décision n° 638/1951, du Ministère de l’Intérieur ; sa peine est accrue de 60 mois, selon la Décision n° 671/1953, du Ministère de l’Intérieur. Mis en liberté le 15 juin 1955.
Fiche d’incarcération:
Iuliu Hossu
(1885-1970)
Evêque gréco-catholique de Gherla (à partir de 1917) et ensuite de Cluj-Gherla (à partir de 1930), militant pour l’Union. Le 1er décembre 1918, il a lu, à Alba Iulia, « La proclamation d’Union avec le Pays ». Membre du Conseil Dirigeant, il a fait partie de la délégation qui a présenté la Décision d’Union au roi Ferdinand, à Bucarest. Sénateur de droit au Parlement de Roumanie. Après le Diktat de Vienne, il reste dans la Transylvanie occupée par les hortystes et proteste à maintes reprises contre la répression à laquelle les autorités hongroises soumettaient la population tant roumaine que juive. Arrêté le 28 octobre 1948, il sera privé de liberté pendant 22 ans et passera par de diverses prisons et domiciles obligatoires. Entre 25 mai 1950 et 4 janvier 1955, il a été incarcéré, avec 50 autres prêtres et évêques gréco- catholiques et romano-catholiques, au pénitencier Sighet. Par la suite, il se voit renvoyer à des domiciles obligatoires, d’abord au monastère Ciorogarla et par après au monastère Caldarusani. Grièvement malade, il est mort le 28 mai 1970, à l’hôpital Colentina de Bucarest. En mars 1969, le Pape Paul VI l’avait nommé cardinal « in pectore » de l’Eglise Catholique, décision qu’il a rendue publique le 5 mai 1973.
Fiche d’incarcération:
Iosif Jumanca
(1893-1949)
Membre du Parti Social-Démocrate de Transylvanie, membre du Conseil National Roumain Central (1918) et du Conseil Dirigeant de la Transylvanie (1918-1920), député au Parlement de Roumanie. En 1921, il s’est prononcé contre l’adhésion du Parti Socialiste Roumain à la IIIe Internationale (communiste). Arrêté par les autorités communistes, il est mort à Jilava, en 1949.
Ioan Lupaş
(1880-1967)
Historien, participant à la Grande Assemblée Nationale d’Alba Iulia, du 1er décembre 1918, notable dans le Conseil Dirigeant, député au Parlement de Roumanie, ministre dans plusieurs gouvernements de l’entre-deux guerres, membre correspondant de l’Académie Roumaine (1914), ensuite membre titulaire (1916), président de la Section d’Histoire de l’Académie Roumaine (1932-1935), fondateur, avec Alexandru Lapedatu, de l’Institut d’Histoire Nationale de Cluj (1920) ; auteur d’ouvrages fondamentaux sur l’histoire de la Transylvanie. Arrêté le 5/6 mai 1950, il est interné à Sighet pendant 24 mois ; il tombe ultérieurement sous le coup de la Décision n° 334/1951, du Ministère de l’Intérieur ; sa peine est accrue de 60 mois, selon la Décision du Ministère de l’Intérieur, n° 559/1953. Mis en liberté le 5 mai 1955.
Fiche d’incarcération:
Iuliu Maniu
(1873-1953)
Délégué à la Grande Assemblée d’Alba Iulia, qui, le 1er décembre 1918, a proclamé l’Union de la Transylvanie avec la Roumanie. Par la suite, il a été élu président du Conseil Dirigeant (c’est-à-dire le gouvernement de transition de la Transylvanie, jusqu’au 4 avril 1920). Chef de file du Parti National Roumain, président du Parti National-Paysan (à partir de 1926), président du Conseil des Ministres (1928-1930). Entre 1938 et 1944, il combat fermement les régimes d’essence totalitaire qui se sont succédé à la tête du pays : le régime autoritaire du roi Carol II, le mouvement legionnaire et la dictature militaire d’Antonescu. Il joue un rôle important dans les événèments qui précèdent et suivent de près le 23 août 1944, devenant, dans un premier temps, ministre sans portefeuille dans le premier cabinet Sanatescu. Lorsque, le 6 mars 1945, les communistes s’emparent du pouvoir, ils se proposent de détruire Iuliu Maniu et le Parti National-Paysan, jugés l’obstacle principal à la transformation de la Roumanie en un pays communiste. En juin 1947, le Parti National-Paysan est mis hors la loi et Maniu, Mihalache et les autres leaders sont arrêtés, jugés et condamnés. Agé de presque 75 ans au moment où il est arrêté, Maniu est condamné, le 11 novembre 1947, au cachot à perpétuité, en raison de « haute trahison et espionnage en faveur des anglo-américains ». Il est initialement incarcéré dans le pénitencier Galati et, à partir d’août 1951, à Sighet. C’est ici qu’il sera assassiné le 5 février 1953 et jeté dans une fosse anonyme, ce qui a rendu impossible l’identification de ses restes.
Iuliu Moldovan
(1882-1966)
Médecin, notable dans le Conseil Dirigeant d’Ardeal, membre correspondant de l’Académie Roumaine (1920), leader PNP, ancien sous-secrétaire d’Etat au Ministère du Travail, de la Santé et de la Protection Sociale, directeur d’« Astra » (1932-1947), professeur universitaire à Cluj, fondateur de l’école d’Hygiène et de Santé publique de Cluj ; auteur d’ouvrages traitant du système sanitaire roumain. Arrêté le 5/6 mai 1950, il est interné à Sighet, pendant 24 mois ; il tombe ultérieurement sous le coup de la Décision n° 334/1951, du Ministère de l’Intérieur ; sa peine est accrue de 60 mois, selon la Décision du Ministère de l’Intérieur, n° 559/1953. Mis en liberté le 5 juillet 1955.
Fiche d’incarcération:
Ion Nistor
(1876-1962)
Historien et militant unioniste de Bucovine, membre du comité d’organisation de l’Assemblée Nationale de Cernauti, qui a décidé de l’Union avec la Roumanie et au sein duquel il a rédigé l’Acte de l’Union. Professeur aux universités de Vienne et de Cernauti, recteur de l’université de Cernauti, professeur universitaire à Bucarest, membre de l’Académie Roumaine (1911), directeur de la Bibliothèque de l’Académie Roumaine, leader du Parti National-Libéral, ancien ministre d’Etat, représentant la Bucovine, ensuite, successivement, ministre des Travaux Publics, du Travail et, enfin, des Cultes et des Arts. Arrêté le 5/6 mai 1950, il a été interné à Sighet, pendant 24 mois ; il tombe ultérieurement sous le coup de la Décision n° 334/1951, du Ministère de l’Intérieur ; sa peine est accrue de 60 mois, selon la Décision du Ministère de l’Intérieur, n° 559/1953. Mis en liberté le 5 1955.
Fiche d’incarcération:
Zenovie Pâclisanu
(1886-1957)
Théologien gréco-catholique, historien, secrétaire de la Grande Assemblée Nationale du 1er décembre 1918, d’Alba Iulia, membre de la Commission qui a conclu le Condordat avec le Vatican, conseiller dans le Ministère des Affaires Etrangères, pour les problèmes d’Ardeal, membre de la délégation roumaine à la Conférence de Paix de Paris, membre correspondant de l’Académie Roumaine (1919). Arrêté le 6 décembre 1949, mis en liberté en 1953 et arrêté à nouveau, en avril 1957 ; il est mort dans la prison « A » du Ministère de l’Intérieur, de Bucarest, le 31 octobre 1957, une semaine après avoir été condamné à 12 ans de prison sévère, le recours déclaré ayant été rejeté 15 semaines après sa mort.
Fiche d’incarcération:
Mihai Popovici
(1879-1966)
Notable dans le Conseil Dirigeant, leader du Parti National-Paysan, ministre – successivement – des Travaux Publics, de l’Intérieur et de la Justice.Arrêté le 21 août 1947, en raison d’une « activité soutenue au sein du Parti National Paysan », il est interné à Sighet, pendant 24 mois ; il tombe ultérieurement sous le coup de la Décision n° 334/1951, du Ministère de l’Intérieur ; sa peine est accrue de 60 mois, selon la Décision du Ministère de l’Intérieur, n° 559/1953. Mis en liberté le 5 juillet 1955.
Fiche d’incarcération:
Aurel Vlad
(1875-1953)
Promoteur de l’Union de 1918, membre du Conseil Dirigeant, membre du Parti National-Roumain, par la suite fondateur du PNP et leader du parti, ministre des Finances et ultérieurement des Cultes et des Arts. Arrêté par la Securitate de Sibiu, le 5/6 mai 1950, à l’âge de 75 ani, il a été amené à Sighet le 7 mai, où il a été interné pendant 24 mois ; il tombe ultérieurement sous le coup de la Décision n° 334/1951. Bien qu’il soit mort dans le pénitencier Sighet, le 2 juillet 1953, sa peine a été accrue de 60 mois, selon la Décision du Ministère de l’Intérieur, n° 559, du 6 août 1953.