Par la destruction des trois partis roumains traditionnels (national-paysan, national-libéral et social-démocrate), les communistes firent la transition d’un régime démocratique reposant sur le pluripartisme à la dictature du parti unique, le parti État.
Les photos et les documents exposés résument l’activité des trois partis à compter de leur création et insistent sur les dernières années, lorsqu’ils firent une résistance désespérée au communisme. Les méthodes dont usèrent les communistes pour les interdire, les annihiler et les démanteler y figurent.
En juillet 1947, une opération montée de toutes pièces fut menée à Tămădău par Nicolski : un groupe de chefs du Parti national paysan fut arrêté au moment où ils avaient l’intention de quitter le pays, afin de poursuivre leur résistance en exil. Comme suite, le Parti national paysan fut mis hors la loi par les communistes, et tous ses dirigeants se virent intenter un procès pour trahison. Parmi les plus graves accusations – celle d’avoir entretenu des relations avec les Anglo-Américains !
Après l’interdiction du Parti national paysan, les libéraux mirent tacitement fin à leur activité. Bien qu’aucun document officiel n’ait été émis par les autorités, le Parti national libéral disparut de la scène politique. Le journal du parti, Liberalul (Le Libéral), parut jusqu’en novembre 1947. Des centaines d’arrestations furent opérées parmi les membres du Parti national libéral dans une deuxième vague, de 1957 à 1958.
En février 1948, le Parti ouvrier roumain fut créé par fusion entre le Parti communiste roumain et le Parti social-démocrate. En réalité, les communistes absorbèrent les socialistes. Des arrestations furent opérées parmi les socialistes opposés à la fusion. Les leaders du Parti social-démocrate indépendant, créé sur place, furent accusés de « haute trahison » et condamnés à de lourdes peines de prison. Ils ont été libérés en 1955-1956, suite aux protestations des travaillistes britanniques.